Lueur de feu, Sophie Jordan, Gallimard jeunesse
Je fais partie d’un comité autour des lectures adolescentes et tous les mois je choisis parmi d’innombrables nouveautés les livres que j’aurai la chance de lire. Comme j’arrive souvent en retard, les meilleurs romans sont souvent déjà pris. Et comme je n’aime pas lire entièrement les quatrièmes de couverture, parfois je choisis bien… parfois je tombe plus mal !
Il y a deux mois, j’avais envie
d’amour et d’une lecture facile. Je choisis Lueur
de feu en me disant que ce livre correspondrait parfaitement à mes
attentes. Je ne lis pas la quatrième, ni le dossier de presse qui accompagne
l’ouvrage. Je pars confiante. Avec une couverture pareille, je me dis que je
vais forcement trouver : une gentille héroïne, un beau garçon, un lourd
secret… et des pouvoirs spectaculaires. Et zou, je commence à lire et rentre
dans cet univers…
Deux filles font du vélo et se
dirigent vers un lac, elles se déshabillent et se jettent à l’eau. Ouf, elles
ne font que trempette ! Mais voilà qu’elle se transforment en… DRAGONS !
Je manque d’en faire tomber mon livre. Je ne m’attendais pas à celle-là !!
Je me décide enfin à lire le dossier de presse : « l’histoire d’amour
entre un dragon et son chasseur ». Ben me voilà prévenue. Je continue donc
ma lecture. Les deux drakis – dans cet univers, les dragons sont appelés des
drakis – prennent la fuite et s’envolent, mais sont vite poursuivis par des
chasseurs… en hélicoptère ! (À ce moment dans ma lecture, je n’ai pas
encore bien intégré que nous étions face à un univers très contemporain avec
des dragons ! Il est vrai qu’on a plus l’habitude de rencontrer ces
créatures dans des univers plus moyenâgeux.) Bref, les deux amies volent à
toute vitesse pour échapper à la mort et Jacinda – je n’avais pas encore précisé
le prénom de l’héroïne – se réfugie dans une grotte. Un des chasseurs, le jeune
Will la découvre… et c’est le choc ! Il voit sa peau rousse étincelante et
c’est le coup de foudre. Il repart et la laisse là, en vie.
Après cet incident, la mère de
Jacinda l’emmène, elle et sa sœur, dans une ville loin du peuple draki. Le but
de la manœuvre : que Jacinda oublie sa vraie nature et abandonne son
draki. Mais c’était sans compter sur Will que Jacinda retrouve au lycée. Ils se
croisent dans un couloir et la tension est à son comble : le chasseur et
sa proie se reconnaissent. Les deux héros commencent alors à se fréquenter.
Leur relation est timide car dès que Jacinda est avec Will, son draki se
réveille et elle manque de se transformer. La relation est compliquée. Ils ont
besoin l’un de l’autre mais ne cessent de se repousser. En fait c’est un peu
ennuyeux. Jacinda se retrouve plusieurs fois en danger dans la famille de Will
dont les membres sont tous de très grands chasseurs. On a envie qu’il se passe
quelque chose, qu’elle se trahisse. On a envie d’avoir peur pour elle. Mais
rien. Tous les deux passent leur temps à jouer au chat et la souris et l’histoire
s’essouffle beaucoup au fil des pages.
Bref au final rien d’extraordinaire
et pas beaucoup d’action, sauf dans le 25 dernières pages. C’est dommage parce
que le pari était osé. Une histoire d’humains capables de se changer en
dragons, je dis chapeau ! D’autant que ça fonctionne. On se prend bien au
jeu. On suit Jacinda quand elle vole, on ressent sa souffrance quand elle ne
peut pas se transformer… Le postulat de base était intéressant. Mais l’histoire
d’amour plan-plan et sortie un peu de nulle part gâche le tout. Et dire que
c’était justement pour lire de l’amour que j’avais pris ce livre !
Espérons que mon prochain choix sera une meilleure découverte !
ELLE
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