Beat Vénération, Ray Robertson, traduit de l’anglais (Canada) par David Jasmin-Barrière, Vlb éditeur
Alors aujourd’hui, je vais vous
parler d’un joli roman édité chez un des plus grands éditeurs canadiens. Vous allez vite
comprendre de quoi il parle. Il s’intitule Beat
Vénération. Eh oui, c’est très tendance en ce moment la Beat generation. Peut-être à
cause du film adapté du cultissime roman de Jack Kérouac, Sur la route. Du coup, sont ressortis un peu partout et notamment
chez Folio une ribambelle de textes de Jack et de ses potes de route.
Bon j’aurais bien aimé me la péter pseudo-rebelle, vous dire que Sur la route a changé ma vie, que c’est un livre culte, qu’il m’a donné envie de lire ou encore mieux l’envie d’écrire, de partir avec un baluchon sur le dos et de sillonner la France (ouais bon d’accord c’est moins glam que de parcourir les États-Unis le long de la route 66). Bon, il se trouve que je n’ai pas lu ce roman. Oui, je sais c’est pas bien. Mais il attend patiemment dans ma bibliothèque. J’aurais pu tricher, aller voir le film et faire genre je l’ai lu en société. Mais je ne suis pas comme ça.
Bon j’aurais bien aimé me la péter pseudo-rebelle, vous dire que Sur la route a changé ma vie, que c’est un livre culte, qu’il m’a donné envie de lire ou encore mieux l’envie d’écrire, de partir avec un baluchon sur le dos et de sillonner la France (ouais bon d’accord c’est moins glam que de parcourir les États-Unis le long de la route 66). Bon, il se trouve que je n’ai pas lu ce roman. Oui, je sais c’est pas bien. Mais il attend patiemment dans ma bibliothèque. J’aurais pu tricher, aller voir le film et faire genre je l’ai lu en société. Mais je ne suis pas comme ça.
Venons-en à l’objet de ce post. Commençons
par l’auteur, Ray Robertson
est considéré comme l’un des meilleurs « novelists » comme ils disent
là-bas, comprenez romancier, du Canada. Il a écrit plusieurs romans (Les Nourritures mélancoliques est
également traduit chez Vlb), des nouvelles et des essais dont Why not ? Fifteen Reasons to live
(2011) qui semble être le plus connu de ses ouvrages là-bas, mais qui n’est pas
encore traduit sur le vieux continent. En plus de sa carrière d’écrivain, il
collabore régulièrement au Globe and Mail.
Je connaissais le « Mythe
Kerouac », disais-je, mais pas en détail, ce livre m’en a appris beaucoup
plus. En plus de découvrir (ou redécouvrir) la vie de Kerouac, vous connaîtrez
le côté obscur de la force, si je puis dire. J’ai adoré la construction du
récit, l’auteur alterne deux voix tout au long du livre. D’un côté le dernier
road trip romancé de Kerouac sur les traces de ses aïeux (d’origine canadienne
visiblement) quelques années après son méga succès de Sur la route, de l’autre des épisodes de la jeunesse d’un garçon
vivant dans une banlieue canadienne des années 80, épisodes ressemblant
beaucoup à des souvenirs (Eh oh ! ça serait pas un peu ton histoire Ray ?).
D’un côté, il détricote le mythe
« Kerouackien », de l’autre il montre la fascination qu’il a exercé
et qu’il exerce encore sur la jeunesse éprise de liberté. L’auteur rend très
humain Kerouac et du coup nous le fait aimer, ce personnage à fleur de peau,
pas forcément très aimable de prime abord, anti-communiste, un peu antisémite
sur les bords mais vénérant l’alcool (oui parce qu’il est ivrogne en plus), les
liens d’amitié et sa mère. Un grand sensible, se sentant incompris surtout de
ces admirateurs, les fameux hippies. Il était conscient de son art et de la
modernité de son style avec lesquels il s’attaquait à la littérature
américaine.
Face à cette icône, un autre
auteur, Ray, nous raconte sa découverte de Kerouac par l’entremise de son idole
d’alors alias Jim Morrison (autre grand mythe). Et oui, le chanteur était
également un grand admirateur de Jack. Ces souvenirs ne sont pas forcément
chronologiques mais ressemblent plutôt à de petits instantanés de sa vie, qui
petit à petit, de morceaux en morceaux, reconstituent le parcours d’un apprenti
écrivain. Ces passages forment une sorte de roman d’apprentissage, évoquant les
difficultés du passage à l’âge adulte (premières amours, premières cuites, la
confrontation à la mort…) et la prise de conscience d’un jeune homme pour sa
vocation d’écrivain. J’ai pensé à certains films américains sur l’enfance comme
Stand by me ou Liberty Heights, un petit film bien sympa de Barry Levinson, ou Virgin Suicide de Sofia Coppola (avec un
côté moins dépressif et morbide quand même).
Je vous le recommande chaudement.
C’est pas tous les jours qu’on lit des livres édités au Canada. En plus, ça ne
doit pas être trop compliqué de le trouver chez les bons libraires puisque Vlb
éditeur est distribué en France par Interforum, donc au pire facilement
commandable.
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