mercredi 12 septembre 2012

Kaleb

Kaleb, Myra Eljundir, « R », Robert Laffont



Ça fait un petit moment que je tourne autour du pot et que je repousse sans cesse au lendemain la rédaction de ma chronique sur Kaleb. Il faut dire qu’aujourd’hui je m’attaque à un des livres de cet été qui a le plus partagé bloggeuses et bloggeurs. 

Chez l’éditeur, tout semble être fait pour susciter ces avis extrêmes : bandeau tapageur en couverture « C’est si bon d’être mauvais », avertissement en quatrième de couverture : « Déconseillé aux âmes sensibles et aux moins de 15 ans » et couverture dérangeante. De plus, le mystère qui plane autour de l’auteure (Myra Eljundir est un pseudo) a forcément alimenté le buzz sur Internet.
Avant de commencer ma lecture, j’étais très enthousiaste et surtout curieuse de découvrir un livre jeunesse qui a pour personnage principal un méchant. Je trouvais ce pari osé et les avis très partagés que j’avais pu lire sur la toile avaient fini de me convaincre. Je voulais impérativement me faire ma propre opinion sur ce titre qui dérange ou passionne. 


Kaleb Helgusson, 19 ans et d’origine islandaise, est orphelin de mère. Il vit en France avec son père qui l’élève seul et avec difficulté. Kaleb est un adolescent perturbé. Il est également très séduisant et se sert volontiers de son charme auprès des femmes pour obtenir ce qu’il désire. Et ce que Kaleb veut, Kaleb l’obtient car il a un don : il est empathe. Il est capable de ressentir les émotions des gens qui l’entourent… et de s’en servir contre eux et sans le moindre scrupule. Mais Kaleb est en danger : un groupe d’hommes armés et terriblement dangereux le suit à la trace. En effet, ces Sentinelles traquent sans relâche les enfants comme Kaleb et n’hésitent pas à se débarrasser d’eux si ces derniers font les mauvais choix…

Je suis malheureusement déçue. Je m’attendais à un wouAAAAHH, une grande claque, un coup de cœur. Mais je trouve que c’est beaucoup d’esbroufe pour pas grand-chose.
Déjà parce que pour moi, Kaleb n’est pas si méchant. Bien sûr ce n’est pas un modèle de gentillesse et de douceur, mais je m’attendais vraiment à un genre de psychopathe complètement timbré qui fait souffrir les gens pour le plaisir. Et j’avoue, que c’est ça qui me donnait envie ! Au final, Kaleb est surtout un adolescent perturbé et complètement paumé. Il n’a pas connu sa mère, ses origines islandaises l’intriguent et surtout, il doit apprendre à maîtriser son empathie. C’est certain, Kaleb est un sanguin mais pour moi, il n’est qu’un personnage qui fait le mauvais choix et j’ai trouvé qu’il manquait de profondeur.
Quant aux autres personnages, ils ne m’ont pas plus transportée que ça. En même temps, entre Lucille la femme objet dont Kaleb se sert, le colonel violent et cruel qui traque l’adolescent et l’ami toxico de Kaleb… il faut l’avouer, l’identification est loin d’être évidente. ;-)
L’univers en revanche est intéressant et original. La mythologie islandaise m’a beaucoup plu. Il faut dire que j’ai eu la chance de visiter ce pays extraordinaire il y a quelques années et du coup, je me suis vite imprégnée de cette ambiance particulière relative à l’Islande.
J’ai lu beaucoup d’avis différents sur ce roman et j’ai remarqué qu’en règle générale, les lecteurs avaient du mal avec le début et accrochaient davantage avec la fin… et forcément la précipitation des événements. Moi bizarrement, j’ai bien adhéré au début car l’ambiance et l’univers y étaient posés et on apprenait à connaître notre cher ami Kaleb. À la fin tout se précipite bien sûr, mais je n’ai pas été transcendée par les révélations tout simplement parce que je les ai senties venir à des kilomètres. Dommage.
J’aimerais ajouter une dernière chose concernant l’écriture. Elle est simple, les phrases sont courtes et percutantes et le style est plutôt clinique, ce qui colle bien au texte. En revanche, j’ai été dérangée par les temps. Le texte est au présent, ce qui ne me pose en général aucun problème. Mais là, je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai eu le sentiment que ce n’était hélas pas maîtrisé.

Pour conclure, je pense que j’aurai beaucoup plus apprécié le roman s’il n’avait pas fait autant le buzz parce que forcément je m’attendais à un truc complètement fou ! Mais malgré un bilan mitigé, la lecture a été agréable et facile et je lirai la suite avec plaisir pour découvrir ce qui se trame.

Enfin, je vous conseille de lire l’interview passionnante de l’auteure sur le site des Chroniques de Mandor afin de mieux comprendre l’univers de Kaleb.

Et je vous quitte sur quelques photos de mon voyage magique en Islande…






ELLE

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