Kaleb, Myra Eljundir, « R », Robert Laffont
Ça fait un petit moment que je tourne autour du pot et que je repousse sans cesse au lendemain la rédaction de ma chronique sur Kaleb. Il faut dire qu’aujourd’hui je m’attaque à un des livres de cet été qui a le plus partagé bloggeuses et bloggeurs.
Chez l’éditeur, tout
semble être fait pour susciter ces avis extrêmes : bandeau tapageur en
couverture « C’est si bon d’être mauvais », avertissement en
quatrième de couverture : « Déconseillé aux âmes sensibles et aux
moins de 15 ans » et couverture dérangeante. De plus, le mystère qui plane
autour de l’auteure (Myra Eljundir est un pseudo) a forcément alimenté le buzz
sur Internet.
Avant de commencer ma
lecture, j’étais très enthousiaste et surtout curieuse de découvrir un livre jeunesse
qui a pour personnage principal un méchant. Je trouvais ce pari osé et les avis
très partagés que j’avais pu lire sur la toile avaient fini de me convaincre. Je
voulais impérativement me faire ma propre opinion sur ce titre qui dérange ou
passionne.
Kaleb Helgusson, 19 ans et
d’origine islandaise, est orphelin de mère. Il vit en France avec son père qui
l’élève seul et avec difficulté. Kaleb est un adolescent perturbé. Il est
également très séduisant et se sert volontiers de son charme auprès des femmes
pour obtenir ce qu’il désire. Et ce que Kaleb veut, Kaleb l’obtient car il a un
don : il est empathe. Il est capable de ressentir les émotions des gens
qui l’entourent… et de s’en servir contre eux et sans le moindre scrupule. Mais
Kaleb est en danger : un groupe d’hommes armés et terriblement dangereux
le suit à la trace. En effet, ces Sentinelles traquent sans relâche les enfants
comme Kaleb et n’hésitent pas à se débarrasser d’eux si ces derniers font les
mauvais choix…
Je suis malheureusement
déçue. Je m’attendais à un wouAAAAHH, une grande claque, un coup de cœur. Mais
je trouve que c’est beaucoup d’esbroufe pour pas grand-chose.
Déjà parce que pour moi,
Kaleb n’est pas si méchant. Bien sûr ce n’est pas un modèle de gentillesse et
de douceur, mais je m’attendais vraiment à un genre de psychopathe complètement
timbré qui fait souffrir les gens pour le plaisir. Et j’avoue, que c’est ça qui
me donnait envie ! Au final, Kaleb est surtout un adolescent perturbé et
complètement paumé. Il n’a pas connu sa mère, ses origines islandaises
l’intriguent et surtout, il doit apprendre à maîtriser son empathie. C’est
certain, Kaleb est un sanguin mais pour moi, il n’est qu’un personnage qui fait
le mauvais choix et j’ai trouvé qu’il manquait de profondeur.
Quant aux autres
personnages, ils ne m’ont pas plus transportée que ça. En même temps, entre
Lucille la femme objet dont Kaleb se sert, le colonel violent et cruel qui
traque l’adolescent et l’ami toxico de Kaleb… il faut l’avouer, l’identification
est loin d’être évidente. ;-)
L’univers en revanche est
intéressant et original. La mythologie islandaise m’a beaucoup plu. Il faut
dire que j’ai eu la chance de visiter ce pays extraordinaire il y a quelques
années et du coup, je me suis vite imprégnée de cette ambiance particulière
relative à l’Islande.
J’ai lu beaucoup d’avis
différents sur ce roman et j’ai remarqué qu’en règle générale, les lecteurs
avaient du mal avec le début et accrochaient davantage avec la fin… et
forcément la précipitation des événements. Moi bizarrement, j’ai bien adhéré au
début car l’ambiance et l’univers y étaient posés et on apprenait à connaître
notre cher ami Kaleb. À la fin tout se précipite bien sûr, mais je n’ai pas été
transcendée par les révélations tout simplement parce que je les ai senties
venir à des kilomètres. Dommage.
J’aimerais ajouter une
dernière chose concernant l’écriture. Elle est simple, les phrases sont courtes
et percutantes et le style est plutôt clinique, ce qui colle bien au texte. En
revanche, j’ai été dérangée par les temps. Le texte est au présent, ce qui ne
me pose en général aucun problème. Mais là, je ne sais pas comment l’expliquer,
mais j’ai eu le sentiment que ce n’était hélas pas maîtrisé.
Pour conclure, je pense
que j’aurai beaucoup plus apprécié le roman s’il n’avait pas fait autant le
buzz parce que forcément je m’attendais à un truc complètement fou ! Mais
malgré un bilan mitigé, la lecture a été agréable et facile et je lirai la
suite avec plaisir pour découvrir ce qui se trame.
Enfin, je vous conseille
de lire l’interview passionnante de l’auteure sur le site des Chroniques de Mandor afin de mieux comprendre l’univers de Kaleb.
Et je vous quitte sur
quelques photos de mon voyage magique en Islande…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
On vous remercie pour votre bafouille !