Et si cet été vous partiez aux
États-Unis ? Mais pas à n’importe quelle époque. Je vous propose un voyage
dans le temps au cœur des années 20, en pleine Prohibition à Chicago et
New York.
Ingénue, Cabaret
tome 1, Jilian Larkin,
Bayard jeunesse
Gloria, dix-sept ans est une jeune
fille de très bonne famille. Ses tenues sont toujours raffinées et impeccables.
Elle doit épouser un descendant d’une des plus puissantes familles de Chicago.
Mais elle rêve d’une autre vie et nourrit le secret espoir de devenir
chanteuse. Aussi décide-t-elle, avec ses amis Lorraine et Marcus, de se frotter
à la vie clandestine, de découvrir le jazz noir, l’alcool, de jouer les
garçonnes… et enfin de découvrir l’amour interdit en pleine Prohibition…
Le récit suit les trois
héroïnes : Gloria, Lorraine, sa meilleure amie et Clara, la cousine de
Gloria qui vient se racheter une conduite loin de ses folies passées à New
York.
Bien que très clichées les trois
héroïnes sont assez attachantes. On rentre facilement dans l’histoire et on
suit avec plaisir leurs aventures. Bien évidemment tout s’accélère dans les
dernières pages : trahisons, mort, amitiés brisées, histoires d’amour
révélées, autant de péripéties qui annoncent un deuxième tome.
Mais le gros problème de ce roman
c’est l’univers des années 20 qui n’est pas du tout représenté. Pour illustrer cette
période, l’auteure multiplie à outrances les termes « gangster » et
« garçonne » mais n’explique rien du tout. Il suffit de se couper les
cheveux au-dessus de la mâchoire pour être une garçonne, et de fumer un gros
cigare dans un bar clandestin pour être un gangster. C’est un peu léger. De
plus, les trois héroïnes passent leur temps à sortir tous les soirs jusque des
heures impossibles, alors qu’elles ont cours le lendemain. Je veux bien croire
que l’éducation était peut-être un peu moins sévère, mais tout de même, ces
jeunes filles mineures de bonne famille qui entrent sans aucun problème dans
tous les bars clandestins de la ville, on a du mal à y croire. Le contexte
historique ne change rien à l’intrigue. Cette histoire aurait pu se passer à
n’importe quelle période.
C’est finalement une banale histoire
d’amour impossible pour l’été, sur vague fond de Prohibition.
Tout
ce qui brille, Anna Godbersen,
« Wiz », Albin Michel
Cordelia Grey et sa meilleure amie
Letty Larkspur vivent toutes les deux dans l’Ohio. Mais elles ont des rêves de
grandeur. Cordelia veut retrouver son père qu’elle pense être un célèbre
bootlegger et Letty s’imagine fouler les plus grandes scènes de New York. Aussi
partent-elles toutes les deux commencer une nouvelle vie trépidante et
dangereuse dans la Grande Pomme.
Là encore, il s’agit d’un récit qui
met en scène trois héroïnes aux destins différents : Gloria, Letty et
Astrid, une jeune fille de bonne famille que Gloria va rencontrer chez son
père. Ici, le constat est différent que pour Ingénue : je ne me suis pas attachée aux personnages. Il leur
manque à tous un petit quelque chose pour en faire des héros attachants. Le ton
est sans doute trop froid. En revanche, le contexte historique est ici mieux
représenté. On voyage bien plus dans le temps avec cet ouvrage. Mais ça n’en
fait pas pour autant un livre intéressant. Là encore, les situations sont
difficiles à croire. Gloria retrouve en effet son père dès le début du roman
sans aucune difficulté, et sans connaître New York. Elle pénètre dans sa
propriété en pleine réception, embobine ses gardes et débarque avec ses vieux
habits pas du tout à la mode newyorkaise devant tous les invités et, sans le
moindre trac, lance à la cantonade qu’elle est la fille du célèbre monsieur
Grey. Quant à son père, il l’accueille les bras ouverts et la larme à l’œil
sans se poser la moindre question, comme la fille qu’il attendait depuis
toujours sans oser l’avouer. Je trouve ça beaucoup trop rapide et peu
vraisemblable.
Et bien sûr, Tout ce qui brille abrite également son lot d’amour, de trahisons,
de bandes rivales et de dangereux gangsters…
Pour résumer, ces lectures
« historiques » de l’été ne m’ont pas emballée. Tandis que les trois
héroïnes d’Ingénue, attachantes et
pétillantes, évoluent dans un univers des années folles mal représenté, celles
de Tout ce qui brille, en revanche,
ont la chance de bénéficier d’un monde bien mieux dépeint, mais sont d’une
froideur telle que l’attachement a été impossible pour moi. Dans tous les cas,
je déplore le peu de vraisemblance pour les deux ouvrages. Dommage. Peut-être
que l’univers de Tout ce qui brille
associé aux personnages d’Ingénue
ferait un bien meilleur résultat !
ELLE
C'est très intéressant je trouve d'avoir fait cette comparaison.
RépondreSupprimerDommage en revanche que ces livres soient un peu décevants car l'époque choisie pour l'action était originale !
Il y avait du potentiel !
Merci ! Je trouvais ça intéressant de comparer deux livres qui se ressemblaient tant (jusque dans les noms des personnages secondaires même !)
RépondreSupprimerEt l'époque me plaisait à l'origine beaucoup. Je trouvais que ça changeait un peu des vampires ! Malheureusement le contexte historique n'est qu'un prétexte à une action un peu bateau et assez bâclée... Dommage !
Mais promis, ma prochaine chronique sera bien plus enjouée.
;-)
Dommage, en commençant ton billet je me suis dit : ah, intéressant cet univers, je pourrais me laisser tenter !
RépondreSupprimerMais je vais suivre tes conseils et attendre une chronique plus emballée :-)
Merci pour ton message Claire. Oui c'est dommage pour ces lectures qui n'ont pas été à la hauteur à mon goût, bien que le postulat et l'époque de départ m'intéressaient beaucoup.
RépondreSupprimerJ'ai en revanche terminé le deuxième tome d'Instinct... et j'ai encore une fois adoré ! Ma chronique est en ligne.