mardi 3 juillet 2012

Ingénue VS Tout ce qui brille





Et si cet été vous partiez aux États-Unis ? Mais pas à n’importe quelle époque. Je vous propose un voyage dans le temps au cœur des années 20, en pleine Prohibition à Chicago et New York.



Ingénue, Cabaret tome 1, Jilian Larkin, Bayard jeunesse



Gloria, dix-sept ans est une jeune fille de très bonne famille. Ses tenues sont toujours raffinées et impeccables. Elle doit épouser un descendant d’une des plus puissantes familles de Chicago. Mais elle rêve d’une autre vie et nourrit le secret espoir de devenir chanteuse. Aussi décide-t-elle, avec ses amis Lorraine et Marcus, de se frotter à la vie clandestine, de découvrir le jazz noir, l’alcool, de jouer les garçonnes… et enfin de découvrir l’amour interdit en pleine Prohibition…

Le récit suit les trois héroïnes : Gloria, Lorraine, sa meilleure amie et Clara, la cousine de Gloria qui vient se racheter une conduite loin de ses folies passées à New York.
Bien que très clichées les trois héroïnes sont assez attachantes. On rentre facilement dans l’histoire et on suit avec plaisir leurs aventures. Bien évidemment tout s’accélère dans les dernières pages : trahisons, mort, amitiés brisées, histoires d’amour révélées, autant de péripéties qui annoncent un deuxième tome.
Mais le gros problème de ce roman c’est l’univers des années 20 qui n’est pas du tout représenté. Pour illustrer cette période, l’auteure multiplie à outrances les termes « gangster » et « garçonne » mais n’explique rien du tout. Il suffit de se couper les cheveux au-dessus de la mâchoire pour être une garçonne, et de fumer un gros cigare dans un bar clandestin pour être un gangster. C’est un peu léger. De plus, les trois héroïnes passent leur temps à sortir tous les soirs jusque des heures impossibles, alors qu’elles ont cours le lendemain. Je veux bien croire que l’éducation était peut-être un peu moins sévère, mais tout de même, ces jeunes filles mineures de bonne famille qui entrent sans aucun problème dans tous les bars clandestins de la ville, on a du mal à y croire. Le contexte historique ne change rien à l’intrigue. Cette histoire aurait pu se passer à n’importe quelle période.
C’est finalement une banale histoire d’amour impossible pour l’été, sur vague fond de Prohibition.


Tout ce qui brille, Anna Godbersen, « Wiz », Albin Michel



Cordelia Grey et sa meilleure amie Letty Larkspur vivent toutes les deux dans l’Ohio. Mais elles ont des rêves de grandeur. Cordelia veut retrouver son père qu’elle pense être un célèbre bootlegger et Letty s’imagine fouler les plus grandes scènes de New York. Aussi partent-elles toutes les deux commencer une nouvelle vie trépidante et dangereuse dans la Grande Pomme.

Là encore, il s’agit d’un récit qui met en scène trois héroïnes aux destins différents : Gloria, Letty et Astrid, une jeune fille de bonne famille que Gloria va rencontrer chez son père. Ici, le constat est différent que pour Ingénue : je ne me suis pas attachée aux personnages. Il leur manque à tous un petit quelque chose pour en faire des héros attachants. Le ton est sans doute trop froid. En revanche, le contexte historique est ici mieux représenté. On voyage bien plus dans le temps avec cet ouvrage. Mais ça n’en fait pas pour autant un livre intéressant. Là encore, les situations sont difficiles à croire. Gloria retrouve en effet son père dès le début du roman sans aucune difficulté, et sans connaître New York. Elle pénètre dans sa propriété en pleine réception, embobine ses gardes et débarque avec ses vieux habits pas du tout à la mode newyorkaise devant tous les invités et, sans le moindre trac, lance à la cantonade qu’elle est la fille du célèbre monsieur Grey. Quant à son père, il l’accueille les bras ouverts et la larme à l’œil sans se poser la moindre question, comme la fille qu’il attendait depuis toujours sans oser l’avouer. Je trouve ça beaucoup trop rapide et peu vraisemblable.
Et bien sûr, Tout ce qui brille abrite également son lot d’amour, de trahisons, de bandes rivales et de dangereux gangsters…

Pour résumer, ces lectures « historiques » de l’été ne m’ont pas emballée. Tandis que les trois héroïnes d’Ingénue, attachantes et pétillantes, évoluent dans un univers des années folles mal représenté, celles de Tout ce qui brille, en revanche, ont la chance de bénéficier d’un monde bien mieux dépeint, mais sont d’une froideur telle que l’attachement a été impossible pour moi. Dans tous les cas, je déplore le peu de vraisemblance pour les deux ouvrages. Dommage. Peut-être que l’univers de Tout ce qui brille associé aux personnages d’Ingénue ferait un bien meilleur résultat ! 

ELLE

4 commentaires:

  1. C'est très intéressant je trouve d'avoir fait cette comparaison.
    Dommage en revanche que ces livres soient un peu décevants car l'époque choisie pour l'action était originale !
    Il y avait du potentiel !

    RépondreSupprimer
  2. Merci ! Je trouvais ça intéressant de comparer deux livres qui se ressemblaient tant (jusque dans les noms des personnages secondaires même !)
    Et l'époque me plaisait à l'origine beaucoup. Je trouvais que ça changeait un peu des vampires ! Malheureusement le contexte historique n'est qu'un prétexte à une action un peu bateau et assez bâclée... Dommage !
    Mais promis, ma prochaine chronique sera bien plus enjouée.
    ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Dommage, en commençant ton billet je me suis dit : ah, intéressant cet univers, je pourrais me laisser tenter !
    Mais je vais suivre tes conseils et attendre une chronique plus emballée :-)

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour ton message Claire. Oui c'est dommage pour ces lectures qui n'ont pas été à la hauteur à mon goût, bien que le postulat et l'époque de départ m'intéressaient beaucoup.
    J'ai en revanche terminé le deuxième tome d'Instinct... et j'ai encore une fois adoré ! Ma chronique est en ligne.

    RépondreSupprimer

On vous remercie pour votre bafouille !